Aujourd’hui, je me dévoile pour toi chère maman
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Aujourd’hui, je me dévoile pour toi chère maman

Hey sais-tu quoi ? Aujourd’hui, je me dévoile ! Je me dévoile pour tous les parents qui en regardant leur fil d’actualité qui regorge de belles personnes avec les yeux brillants d’être devenus nouveaux parents se disent « Ok, mais moi je suis fatigué, mes aisselles ne sentent pas la rose, j’ai seulement déjeuné avec une vieille banane brune qui était sur le comptoir » ! Je me dévoile pour celles qui étaient hyper-préparées (voir « over » préparées) pour allaiter et qui se demandent quand ça va finir par bien aller. Je me dévoile pour celles qui sont confrontées par leurs réactions et leurs sentiments face à leur nouveau-né.

Donc voilà. Par où commencer ? Je suis accompagnatrice au Centre Marie Eve depuis 2013. Au fil des années, j’ai rencontré des parents à domicile (ça c’était avant notre beau Coronavirus!) qui vivaient toutes sortes de situations, remplies de bonheur ou non. Je me disais qu’en étant dans votre quotidien, dans votre salon, dans votre cuisine, j’avais vu les possibilités de la vie ! Je me disais que j’avais maintenant un bon aperçu du vécu des nouveaux parents. Je me disais que je connaissais les ressources, que ce soit d’autres organismes communautaires, le CLSC ou des ressources privées, sur le bout de mes doigts. Après tout, j’en parlais quotidiennement à nos mamans.

En résumé, je me sentais plus que prête à devenir maman en 2019, surtout que nous avions dû passer par les cliniques de fertilité pendant presque 5 ans pour enfin que je devienne enceinte en septembre 2018. On en a eu du temps pour réfléchir et se projeter comme que parent. Mon conjoint des presque 13 dernières années avait confiance en mes compétences. Hey ! Je travaille dans le domaine de la périnatalité. Ma grossesse a été je dirais délicieuse à vivre malgré les symptômes, je la désirais depuis tellement longtemps. J’ai vécu l’accouchement de mes rêves à la maison de naissance du Boisé à Blainville avec mes sages-femmes adorées. Mais…

BOOM ! La réalité m’a frappée en plein visage. Un déluge de questionnements incessants a déferlé sur moi. Mon cerveau tentait de rouler à toute vitesse : « pourquoi fait-elle ce bruit ? », « est-elle assez habillée ?», « devrais-je la réveiller pour boire ? », « la prise au sein est-elle optimale ? ». Et la grande gagnante de toutes les questions qui m’a hantée durant les premiers mois a été de savoir si c’était acceptable qu’elle dorme sur moi la nuit, pas à côté de moi là, SUR moi ! Deux choses m’ont confrontées assez intensément dès le début, notre fille était presque constamment au sein et dormait sur moi. J’étais loin de m’attendre à ça ! Je croyais que mon petit bébé allait dormir tranquille dans son petit moïse préparé avec amour. Hé non ! Ça a pris presque 3 mois avant qu’elle l’utilise ! Je me rappelle avoir questionné mes sages-femmes à ce sujet presque 10 fois ! Elle me répétait sans cesse que c’était le 4e trimestre et que c’était ok ! Alors je me répétais dans ma tête « c’est ok, c’est ok, relaxe, ça va se placer ! » Je n’arrivais pas à me faire à l’idée. Oui je rêvais d’une nuit à dormir sur le côté puisque je devais dormir sur le dos semi-assise avec elle dans notre lit, mais le pire était vraiment l’effet de surprise qui est resté. J’étais dans l’incompréhension totale et ça m’obsédait presque !

Finalement, les choses se sont placées bien sûr, car tout finit par changer ! En fait, il est important de se le rappeler souvent avec un nouveau-né. Mais j’ai écrit ce texte pour vous dire à quel point ça peut chambouler nos vies que d’accueillir un bébé ! On ne peut pas savoir jusqu’à quel niveau ça ira chercher nos limites et nos valeurs. Ça fait beaucoup réfléchir sur ce que l’on veut pour notre enfant et sur ce qu’on a vécu comme enfant. J’avais beau avoir tout le soutien de mon conjoint, qui est resté avec nous les 6 premiers mois (!), j’ai trouvé ça particulièrement difficile devenir maman. Il faut dire que notre fille est à la limite d’être un BABI (bébé à besoins intenses). Ça a compliqué les choses, c’est certain. Mais malgré tout, je croyais être prête et j’ai été solidement déstabilisée. Je suis allée chercher de l’aide au CLSC pour l’allaitement et aussi d’une consultante en lactation à l’hôpital de Saint-Jérôme. Mais je dois vous avouer que c’est mon conjoint qui a dû faire les démarches pour nous car j’étais complètement indisponible mentalement pour même avoir l’idée de les appeler ! Le soutien de nos proches est la chose la plus précieuse que nous puissions avoir quand on devient parent, encore plus en temps de pandémie je dirais. Même si on se sent extra-terrestre dans nos émotions, on doit essayer de demander de l’aide. N’hésitez surtout pas à nous contacter pour du soutien individuel, nous sommes là pour vous, dans les bons moments ainsi que dans les plus difficiles. C’est normal de ne pas vivre l’amour instantané avec nos bébés. Ça prend du temps pour développer un lien d’attachement, car après tout, nous sommes deux êtres humains qui ne se connaissent pas encore!

Sinon, quand tout est stabilisé autour de nous, quel bonheur et quel privilège nous avons d’être parent hein ! C’est de l’émerveillement à l’état pur de voir notre fille découvrir le monde et développer sa personnalité. Sur ce, profitons bien de la chance que nous avons d’être parent ! Vos accompagnatrices sont aussi là pour être témoin de vos moments de joie !

Michèle

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